Avant de s'attaquer de front à la création d'objet, le programme de la MàNAA (du moins, ici) prévoit quelques étapes plus initiatiques pour appréhender d'abord les volumes simples, les formes élémentaires dont on tirera plus tard des applications en les combinant, en les transformant, en les organisant. Il s'agit aussi, avant de dessiner un objet complexe, de se rendre capable de signifier graphiquement le volume, le manipuler dans l'espace, scénariser à partir d'éléments premiers pour ensuite leur attribuer, à mesure des acquisitions, des fonctions pratiques, ergonomiques, esthétiques...
Ainsi s'est déroulée cette séquence de Composition en Arts Appliqués (autrement dit "projet" en toute modestie) comme une approche première du design d'objet, dans le domaine du mobilier.
Les premiers exercices, au plus près des moyens d'expression fondamentaux, consistaient dans l'observation de trois volumes simples : un cylindre, une brique et une surface qu'il fallait réunir au sein d'une histoire à illustrer s'inspirant entre autre de l'Histoire des Deux Carrés, conte suprématiste de Lissitsky. Il s'agissait non seulement de projeter les volumes mais de développer aussi des solutions de mise en page convoquant différents codes perspectifs tout en développant des qualités de communication visuelle.
Les histoires de trois volumes dans un espace. D'abord sous forme de story-board puis reliées dans le sens de lecture établi.
Après ces entraînements on a posé la question 'chaise' en des termes minimaux : un piétement, une asise, un dossier qu'il fallait conjuguer aux trois formes de base et multiplier encore par des moyens plastiques donnés, soient une infinité de combinaisons délibérément démesurée. L'étudiant devait alors définir un protocole pour organiser les expériences à conduire, organiser son travail avec méthode en inventant des tableaux à entrées multiples et en triant ses essais par type selon des priorités préalablement arrêtées.
Différentes formules de protocole de recherches...
Ce n'est que ces exercices passés que l'on s'est vraiment concentré sur l'objet 'chaise' en considérant ses dimensions d'usage. S'appuyant sur une quantité d'expériences utiles, on pouvait enfin sortir de l'approche disciplinée du protocole de manipulation pour ébaucher l'objet à partir de deux moyens plastiques choisis.
Seulement, le crayon était exclu. On venait de découvrir la démarche de Frank Gehry telle que présentée dans le film Sketches de Pollack ; l'aller-retour systématique entre le geste dans l'espace et la projection en plan comme la voie la plus naturelle pour visualiser et créer l'objet. Alors pas de dessin précédant une verbalisation a posteriori mais des expressions directes en papier et carton dans la réalité de l'objet.
Quelques "esquisses" en vrac....
Le projet devait se conclure par une variation à partir d'un principe appliqué à la chaise et transposé au fautueil et au tabouret. Une étude de l'existant aura permis de définir les cotes moyennes pour dessiner des objets viables et émettre des hypothèses de fabrication.
Un aperçu de différentes propositions de ligne de mobilier...
à suivre une séquence dédiée à la communication visuelle; une illustration pour la première de couverture d'un hebdo d'actualité à partir d'une question de société...
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