Après s’être penchés sur la cape il y a deux ans, cette fois c’est le chaperon qui était l’objet d’étude. Comment interpréter aujourd’hui cet accessoire familier au Moyen-âge, de sorte qu’il intègre une garde-robe contemporaine ? Sans être petit, ni rouge...
Avant même que le sujet soit révélé, les étudiants se sont concentrés sur la région de leurs futures investigations en investissant la tête et les épaules.
Il s’agissait de relever des rapports de proportions, des articulations et commencer à imaginer des possibles en termes de jeu formels et structurels. Ces expressions non programmées les auront familiarisés avec cette partie du corps découverte à l’échelle de ce dernier, en intervenant à même le modèle.
Au cœur du projet, via un moment de définition de tendances pour établir un univers (dont vous pouvez voir les traces dans les planches montrées ci-après), les outils et les échelles sont variés pour répondre aux différents stades de projection de l’objet en puissance:
L’étudiant passe tour à tour du dessin à la manipulation en volume pour être au plus prêt des dimensions et des qualités « spatiales » de l’objet. De la modeste maquette de principe au patron à échelle 1, on est déjà sur la matière textile, qu’on coupe, assemble, pique à la main ou à la machine.
Le sujet permettait d’aller jusqu’au prototype pour s’approcher le plus possible de la réalité de l’accessoire de mode et en apprécier toutes les contraintes mécaniques, matérielles, techniques.
Cette sélection (très synthétique) de certains travaux vous permet d’observer à la fois les étapes de la démarche de projet mais aussi la verbalisation de celui-ci à travers la communication du dossier complété par une réalisation grandeur nature du chaperon dans des matériaux approchants:
Un exercice de style autour d'influences extrêmes orientales; partant du kimono et via des manipulations ressortant de l'origamie. Une interprétation exotique qui ne verse pas dans le folklorique.
Un univers particulier, celui du super-héros pour une proposition très humoristique, dont le décalage offrirait à l'usager des transports fantastiques. On appréciera dans cet exemple d'autres valeurs de l'accessoire de mode, au delà des fonctions strictement ergonomiques; l'image du vêtement et ses dimensions spirituelles, son ironie.
Sans doute profondemment marquée par la version de Perrault du fameux conte et pour exorciser quelque angoisse ancestrale, notre étudiante s'est attaquée au loup en imaginant ce chaperon-trophée. Cette création est le produit d'influences eclectiques entre série Z d'épouvante, personnages de Burton et décors électriques...
Le produit d'une mode actuelle, revival punk, tendance électronique (enfin, je crois) dans cette proposition alternative qui déplace véritablement l'accessoire dans le temps et à travers les contextes.
Un peu de douceur après ces écarts franchement rock'n'roll. Des tendances plus naturelles mais non moins riches et complexes. Une écriture sensible ici et qui génère un chaperon plein de couleurs et d'impressions. On lit bien dans ces planches la proximité entre le dessin, les matières, les textures qui forment un univers qui imprègne l'objet.
Ces aperçus n'honorent pas encore toute la production des étudiants. On complétera à l'occasion et autrement vous pourrez en découvrir davantage en venant à leur rencontre à l'occasion de la journée portes ouverte du 10 mars prochain.
