C’est devenu une habitude dans notre formation de consacrer
un petit moment au culinaire comme support d’investigation à part entière.
Cette année c’est la carotte (avant d’autres développements) qui a été l’objet
d’exercices de construction fondamentale…
Il s’agissait, au sein du cours de TEP, de répondre à des
défis simples mobilisant le sens pratique et un certain génie mécanique. Le support-légume réputé exotique rendant la chose ludique imposait aussi des contraintes et
permet le transfert vers d’autres matériaux plus conventionnels. L’intérêt d’investir
ce drôle de matériau est aussi de déplacer les choses en les décontextualisant
pour permettre de se concentrer sur les moyens purs tout en observant des handicaps
propres à la matière donnée ; la carotte a ses propriétés qui exigent d’adapter
telle façon de découpage, d’assemblage…
On travaille le matériau directement pour ensuite produire
un témoignage rendant compte des démarches entreprises. Des photos et croquis
de chaque expérience complètent l’intervention dont on ne conservera pas le
fruit (périssable !)
Les défis étaient les suivants : à partir d’une seule
carotte, la rendre la plus compacte (en termes d’encombrement) en conservant l’intégralité
de la matière ou, a contrario, la déployer au maximum dans l’espace tout en
assurant une certaine cohésion (= 1h).
Ensuite, réaliser la construction la plus développée avec un kilo de carotte ; l’enjeu étant de perdre le minimum de matière. Bien évidemment aucun matériau étranger ne peut être utilisé pour les assemblages. Les solutions doivent être « auto-structurantes ».
C’était là un moment préliminaire avant d’autres exercices
plus près des enjeux du design culinaire. On y incorporera des fonctions d’usage
pour interroger les pratiques et les relations inter-objets…