Sur cet exercice -- et on vous présentera d'autres je l'espère -- il s'agissait de se figurer à échelle 1, donc sur un très grand format, mais sans jamais avoir accès à la totalité de la surface de représentation. Autrement dit, les étudiants déroulaient au fur et à mesure (et en allers retours incessants) leur rouleau en essayant d'évaluer les rapports de distances entre les différents segments du corps.
Les étudiants ne disposaient pas de photos mais devaient, notamment à l'aide de petits miroirs et d'outils de mesure, observer d'après nature. Précédemment, ils avaient réalisé un portrait de dos à partir des informations d'un tiers. Regarder et écouter, mobiliser et affiner le sens de l'observation comme celui de la verbalisation de l'information pour compléter des descriptions du réel observable.
Une telle contrainte autorise des écarts et parfois les résultats présentent quelques "entorses". Mais comme souvent dans la formation le plus important est d'éprouver une posture créative. Le résultat, si gratifiant soit-il est alors secondaire au regard de la valeur d'expérience. Et puis la découverte des portraits "entiers" et leurs surprenantes distorsions nous auront offert quelques réjouissances; aucun sarcasme, juste des éclats de rire et beaucoup d'humilité par rapport aux grandes prétentions du dessin et de ses académies.