Une séquence dédiée à ce pauvre espace souvent résiduel
parce que peu ou mal logeable. Un endroit pourtant opportun pour y développer
des exercices de style à la fois fonctionnels et signifiants…
La discipline d'aller-retour systématique entre le geste projeté par le dessin et la manipulation en volume est essentielle et imposée comme hygiène de travail...
Cette première grande séquence de la formation était aussi l’occasion
de découvrir des méthodes pour s’interroger (mettre le sujet en questions,
dégager des problèmes à résoudre) mais également pour développer ses idées sous
formes d’exercices préliminaires et autres recherches.
Ainsi différentes situations ont été proposées parfois très
distantes de l’objet, du produit recherché pour mieux envisager les
problématiques sans projeter de solutions préconçues.
Les exercices premiers sont des manipulations de moyens
élémentaires pour se doter d’une panoplie de formes qu’on saura ensuite réinvestir
pour répondre à tel cas de figure autrement concret. On éprouve d’abord les
moyens plastiques fondamentaux, dans un scénario qui autorise les démarches
empiriques pour ensuite – et seulement ensuite – passer à l'application.
Ces exercices ne nécessitent que quelques matériaux, les
moyens techniques simples et un peu d’invention pour décliner des solutions
variées sans se préoccuper trop tôt de toutes les dimensions fonctionnelles du
produit mobilier…
Ce n’est que progressivement que l’on s’empare des fonctions
d’usage dans des études comportementales, de posture et des scénarii d’usage
encore très prospectifs. On réfléchit aussi aux champs lexicaux et sémantiques
associés à la notion thématique. Il est important de se documenter sur la
création et les textes qui peuvent nourrir la réflexion en marche (des
références sont proposées dans la création actuelle, des exposés oraux les
relayent, on lira ici un passage de Bachelard dans sa Poétique de l’espace…)
Des projections encore un peu fantastiques pour appréhender cet espace, imaginer des attitudes possibles dont découleraient des postures nouvelles et les objets à adapter...
Enfin les étudiants peuvent s’engager plus en avant dans le
projet et esquisser des objet qui répondent non seulement à une fonction, une
pratique du cadre de vie mais qui soient aussi une performance, un exercice de
style qui révèle le coin, créé des interactions, ait du sens. C’est finalement
le plus important, au-delà du bon sens technologique que d’imaginer une intervention
signifiante, qui provoque un dialogue entre l’usager et l’espace. Un objet
ingénieux mais aussi poétique, drôle, spirituel et non pas seulement comme une
simple valeur ajoutée.
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Des projets choisis dans différents moments de leur
développement :
Des premières esquisses plus expressionnistes et la simplification du geste final, tout en synthèse pour une présence minimale et peut-être plus forte encore...
On voit bien ici le virage pris à un moment depuis une piste figurant une accumulation vers l'épure de la proposition retenue pour dire le coin autrement, le souligner plutôt que de le remplir...
Entre l'Univers revolved de Jee Li et la fontaine en révolution des Radi, le recours au modeleur 3D (logiciel Solidworks) est bien utile à la démonstration. Ici, l'étudiant investit ses connaissances particulières et ses acquis pour servir son dessein et ajouter de la valeur à son projet.
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